De
Suxy à Paris, ou le parcours d’une centenaire.
Tout commence par la
recherche de parenté avec nos cousins : certes, nous sommes parents, mais de
quel côté, à quel degré ?
S’impose alors de se
familiariser quelque peu avec une discipline (une science ?) qui s’appelle
la généalogie : « suite, dénombrement des ancêtres de
quelqu’un » (Petit Larousse illustré, 1918)
Point de départ, le petit
village de Suxy, « clairière au milieu de la forêt »,
Joseph Gruslin
y est né en 1817. Il « marie » Victoire Vatemberg
(ou Vatenberg, mais à prononcer Wayenberg),
également du village. Mes arrière-arrière-grand-parents.
De leurs 6 enfants,
Catherine s’embarque à 18 ans pour Paris.
Et ici, je m’efface pour
reproduire la biographie rédigée par son arrière-petite-fille, Nelly Michaut, la centenaire, dans son courrier du 17 février
2017 :
« Ne
sachant ni lire, ni écrire, elle se plaça dans un café ou restaurant place de
la Bourse, à Paris.
Sa
patronne la trouvant intelligente lui apprit à lire, écrire et compter.
Combien
de temps resta-t-elle dans cette place, je l’ignore.
Elle
rencontra son premier compagnon avec lequel elle se maria. Ils eurent une fille
Amélia. Roland, nom de ses parents.
Ayant
un 2ème compagnon, elle ne se maria pas, n’arrivant pas à recevoir
de Belgique l’autorisation de ses parents. Ils eurent une fille : Nelly.
Ne
s’étant pas mariée avec son second compagnon, elle ne demanda pas l’accord pour
le 3ème. Ils eurent un garçon Raymond.
Le
papa de Nelly était peintre. Il fit le portrait d’Amélia, plus calme pour poser
que sa propre fille.
Que
furent les professions des deux autres compagnons, je l’ignore, mais elle avait
à son veuvage en 1929 une maison de deux étages et deux pavillons à Montreuil
s/Bois (Seine).
Amélia
Billet, née Roland
Mariée
à Georges Billet, parti en Amérique à la mort de sa femme car on y demandait
des typographes (son métier). N’a jamais donné de nouvelles. A-t-il atteint
l’Amérique ou fait naufrage, c’est l’inconnu.
Amélia
était institutrice. Elle a fait un séjour à Suxy pour
essayer d’enrayer une tuberculose qui l’a emportée à une trentaine d’années.
Avec Georges, son mari, ils eurent une fille : Georgette.
Georgette
Lécuyer, née Billet (1893-1983).
Profession :
professeur de piano.
Mariée
à Louis Lécuyer (ébéniste) en 1916, décédé le 2 août 1917 au Chemin des Dames, Hurtebise (Aisne), deux mois avant la naissance de leur
fille Nelly (moi-même).
Nelly Michaut,
née Lécuyer.
Née
le 8 octobre 1917.
Enfant
posthume. Pupille de la Nation.
Institutrice.
Mariée
le 6 décembre 1951 à Henri Michaut, professeur de
peinture, décédé le 1er juin 1997.
Eurent
deux fils jumeaux :
-
Jean, conseiller musical et chef de
chœur, marié à Dominique, pianiste et chef de chœur, deux enfants :
Olivier, monteur de film et Sandra, décoratrice d’images télé.
-
Jacques, décédé en 2011, conseiller
juridique au Rectorat de Nantes, marié à Roselyne, professeur d’anglais, deux
enfants : François et Cécile. »
En séjour depuis une dizaine
d’années au domaine collectif l’Orée de Golène, en banlieue
nntaise, Nelly a fêté le 8 octobre 2017 son
centenaire, entourée des siens. Et la presse régionale nous confie qu’elle a
même régalé ses invités d’un air de piano.
Que de tranches de vie, relatées
avec brio et émotion ‑ la Grande Guerre a marqué à tout jamais tant de
familles ‑ par la récente centenaire dont l’arrière-grand-mère avait
quitté les siens pour Paris. C’était en 1865.
Michel Rongvaux,
B-6810 Moyen
Janvier 2018
Hommage
à la centenaire ‑ 7 octobre 2017
À gauche, l’adjoint à la Maire et à côté
La Maire de Hte Goulaine.
Au-dessus de moi, Jean, mon fils et à sa
gauche sa femme Dominique.
Le très grand, c’est Olivier, fils de
Jean. À côté, Cécile, fille de Jacques, avec Romane.
À côté de Cécile, Sandra, fille de Jean,
puis Roselyne, veuve de Jacques, et la moitié de François, fils de Jacques.
À droite, Liam et Oscar.
Il manque Alexis, mari de Cécile, qui
prend des photos.
Photo
du mariage des parents de la centenaire
Catherine
Gruslin (sur le fauteuil) marie sa petite-fille
Georgette Billet avec Louis Lécuyer, en 1916.
Louis,
mobilisé sur le front de l’Aisne, a obtenu une permission exceptionnelle.
Sa fille
Nelly, la centenaire, naîtra le 8 octobre 1917, deux mois après la disparition
de son Papa au Chemin des Dames.
Mobilisation
oblige, les hommes sont en uniforme.
2e rang, de gauche à droite
Tante Cécile (sœur de mon père), Tante
Alice (femme de Raymond), Oncle Alexis Lioult (dit Lonlon), Tante Nelly
(sa femme), Oncle Raymond(frère de Nelly), tous deux enfants de ma
grand-grand-mère Catherine sur le fauteuil.
Les mariés : Mama (Georgette
Billet) et mon père Louis. A gauche, mon cousin René, fils de Raymond.
Fiche
militaire du papa de la centenaire
Sépulture
Lieu
d’inhumation : le cimetière français de Craonelle,
département de l’Aisne
Sépulture
n° 22
Des nouvelles de la Centenaire + 1
Notre arbre généalogique